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Publié le 15 Septembre 2017
Le matin c’est quand je suis éveillé, et qu’en moi il est une aube.
Après la tourmente, la pluie et la grisaille, le soleil est revenu. Dans le jardin les papyrus ont un éclat métallique et se dessinent sur la surface du mur. J’éprouve un profond sentiment de gratitude.
Platon - Lorsque le philosophe arrive au sommet de la montagne escarpée, il peut enfin contempler la vérité qui habite le fond de toutes choses. Cette vérité est semblable au soleil qui nous donne à voir tout ce qui est. Sans le soleil tout disparaîtrait dans une nuit indistincte. Ainsi connaître c'est voir, mais c'est voir comme si l'on n’avait jamais vu. C'est voir pour la première fois.
Tous les matins, au lever du jour, le soleil, patiemment, redessine tous les êtres sans en oublier aucun : comme il l'a fait pour les papyrus du jardin , il orne le fromager de sa majesté mais aussi le ver de son humilité. Il les pare d'un éclat qui les porte à l’existence et fait que chacun, dans l'espace d'une journée, peut exceller dans ce qu’il est. Ainsi tous les matins le monde est recommencé.