Définition de l'inconscient chez Freud

Publié le 29 Décembre 2013

CHRISTOPHER ANDERSON

 

 

Remarque préliminaire

 

Pour les élèves de terminale, la découverte de la théorie freudienne est la plupart du temps fascinante. mais ils commettent souvent la maladresse dans les dissertations de philosophie,  de se lancer dans des exposés très techniques de la doctrine de Freud.

 

Ce n’est pas ce que l’on attend en philosophie. Bien sûr il est nécessaire de connaître les fondamentaux de cette théorie. Mais dans une dissertation de philosophie, il s’agit avant tout  d’utiliser les résultats de la psychanalyse pour montrer comment ce champ disciplinaire révolutionne la pensée de l’homme (que ce soit sur le plan de la nature humaine, de son rapport à sa conscience, dans sa conception du désir, sur le plan de la morale, sur le plan des origines de la culture, de son besoin de religion….etc.). C'est pour cela que notre présentation sera pour l'instant  assez succincte.

 

 

Le concept freudien d’inconscient

 

 

LIEN : Film : John Huston - Freud, passions secrètes

 

A voir - le film présente l'élaboration de la "première topique" freudienne fondée sur la double découverte de l'inconscient et de la sexualité infantile.

 

 

 

 

La découverte de l’inconscient se fait sur le terrain de l’étude de l’hystérie.

 

Définition  : L’inconscient n’est pas une « conscience obscure » c’est-à-dire qu’il ne consiste pas en des souvenirs enfouis qui auraient cessé de faire l’objet d’une visée intentionnelle de la conscience, mais qui seraient susceptibles d’être actualisés. Ce n’est pas une conscience souterraine, atténuée, qui resterait cependant en continuité avec la conscience claire. L’inconscient n’est pas davantage de la mauvaise foi ou un mensonge à soi-même par lequel le sujet refuserait de reconnaître comme sien ce qui lui appartient en propre et se masquerait à lui-même ce refus.

 

Pour Freud le terme d’inconscient désigne des processus psychiques spécifiques, qualitativement différents des processus conscients. Il n’y a donc pas de continuité mais une coupure radicale avec la conscience.

 

L’inconscient peut se définir très généralement comme l’ensemble des représentations refoulées par le moi parce qu’elles sont incompatibles avec les valeurs « morales » du surmoi[1].

 

Il faut souligner que le refoulement n’est jamais un fait d’observation. Aucune introspection ne peut l’atteindre. Le concept de refoulement est une production théorique motivée par le besoin d’expliquer  les phénomènes psychiques qui se manifestent dans l’hystérie et dans son traitement.

 

De même l’inconscient n’est jamais perçu. C’est un concept créé pour rendre compte de l’efficience de souvenirs disparus de la mémoire.

 

L’inconscient n’est pas un lieu dans le psychisme mais un ensemble de forces pulsionnelles. Pour en comprendre le fonctionnement il est nécessaire d’en avoir une représentation dynamique : les représentations inconscientes refoulées ne sont jamais « oubliées ». Obéissant au principe de plaisir elles recherchent toujours une satisfaction totale. De ce fait mêmes refoulées,  elles continuent à exercer sur le psychisme une pression.

 

Pour passer la barrière de la censure, ces pulsions refoulées se déguisent afin que la conscience ne les reconnaisse pas. Elles trouvent alors  une satisfaction partielle dans les symptômes observés dans les névroses (l'hystérique souffre des résidus de ces affects), mais aussi dans des manifestations banales telles que les rêves, les actes manqués ou les attachements affectifs que nous éprouvons à l’égard d’objets, d’activités, de personnes.

 

 

 

Penser le sujet : les apports de la psychanalyse

 

La psychanalyse permet désormais de comprendre des phénomènes (les symptômes, les rêves…) qui restaient jusqu’alors incompréhensibles tant qu’on identifiait le psychisme à la conscience. Elle permet à l’homme de gagner en intelligibilité.

 

Mais la découverte de l’inconscient conduit à un profond remaniement de la notion de sujet. Désormais il est impossible d’identifier le sujet à la conscience de soi comme le faisait la tradition philosophique depuis Descartes.

 

Le psychisme de l’homme ne peut plus se réduire, comme le pensait Descartes, à une conscience de soi parfaitement transparente à elle-même. Le sujet est constitué à la fois d’une conscience et d’un inconscient, lequel contient beaucoup plus de représentations que la conscience.

 

Comme le souligne Freud « le moi n’est pas maître dans sa propre maison » et « il en est réduit à se contenter de renseignement rares et fragmentaires sur ce qui se passe en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique » (Introduction à la psychanalyse, Freud).

 

On ne peut  plus faire de la conscience le fondement de la certitude comme le faisait Descartes : la conscience (le « moi ») ne sait pas la plupart du temps ce qui se passe dans sa « maison » (le psychisme) ; elle ignore ce qu’elle a refoulé et ne peut le retrouver que de manière partielle, par exemple en interprétant les rêves, les lapsus, les actes manqués.

 

Il faut également abandonner l’idée d’une unité du sujet. Le sujet est radicalement divisé entre sa conscience et son inconscient. Dans la seconde formulation de sa théorie Freud ira jusqu’à distinguer trois parties du psychisme humain : le ça, la Moi, le Surmoi.

 

La psychanalyse nous conduit à abandonner l’idée d’un sujet libre et maître de lui-même. Le sujet est influencé par ses représentations inconscientes, c’est-à-dire par des représentations qui sont en lui sans qu’il les connaisse. Il est à la fois déterminé par ses pulsions et par les interdits qu’il a intériorisé dans le Surmoi.

 

A partir de Freud, la notion de sujet n’apparaît plus que comme une fiction ou une illusion qui permet de donner une unité à des processus disparates. Ce qui amène certains philosophes à penser que l’on pourrait désormais se passer de cette notion pour comprendre l’homme, son histoire, ses comportements. Par exemple le philosophe Louis Althusser (XX° siècle) propose, dans le sillage de Karl Marx (XIX°) que l’on pense désormais l’homme en termes de forces de productions ou de forces sociales.

 

 

 

 

 

 

 

[1]  L’élaboration de la théorie freudienne de l’appareil psychique se fait en deux temps. La première construction théorique reposait essentiellement sur la division du psychisme inconscient/ conscient.

 

 Dans la deuxième présentation de l’appareil psychique (connue sous le nom de « seconde topique »), Freud distingue trois instances : le Ça, le Moi et le Surmoi.

 

● Le Ça est constitué par l’ensemble des forces pulsionnelles les plus primitives provenant du corps et constituant l’être humain. Le Ça est régi par le principe de plaisir. Cela veut dire que la logique des pulsions est de rechercher une satisfaction immédiate par n’importe quel moyen.

 

● Le Moi est en relation avec le monde extérieur. Il est l’intermédiaire entre le Ça et la réalité. Il a pour fonction l’adaptation de l’individu à son environnement. Il sélectionne les pulsions, il gère leur accomplissement en leur proposant dans le monde extérieur des objets de satisfaction, ou alors il refoule en refoulant les désirs inacceptables Dans le Moi coexiste des fonctions conscientes et des fonctions inconscientes.

 

● Le Surmoi est l’intériorisation par l’enfant de l’autorité paternelle (« tu dois…). Cette instance est à la fois porteuse d’interdits, mais elle possède aussi une dimension positive et protectrice, indispensable au bon développement de l’individu.

 

 

 

 

Mots clés : inconscient, Ça, Moi, Surmoi

Rédigé par Aline Louangvannasy

Publié dans #Cours

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A
Super article, seul bémol, où sont les sources ???
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P
L'inconscient, c'est un autre en soi, qui n'a pas encore débouché sur la dissociation psychique. Il reste tapi et se cache. Il sait qu'il ne faut surtout pas qu'il se montre. Il agit en catimini par des incursions régulières dans le conscient. Dans la dissociation, les deux personnalités se sont arrondies et scindées. Inconscientes l'une de l'autre elles sont devenues comme deux personnalités antithétiques qui ont, dans l'être, un égal besoin de se manifester. C'est devenu le saint, et le démon. L'une est sombre, ténébreuse, délinquante, le plus souvent inconnue de l'entourage.. L'autre est sainte, admirable, encensée par l'entourage. Mais la dissociation qui donne lieu a deux personnalités ne serait qu'un accouchement d'un inconscient personnel dont on peut se demander s'il continue à se distinguer des deux personnalités distinctes auxquelles il a donné naissance.
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J
Bonjour,<br /> la description que vous faites du Moi est encore bien active : ne doit-on pas comprendre, avec F. Dolto par exemple, que le Moi est le "siège des satisfactions et des malaises conscients"?<br /> Ainsi, le Moi est plus la résultante d'une lutte (métaphorique) permanente entre les forces aveugles (dans les deux sens : inconscientes et sans limite) que sont le ça et le surmoi, qu'une instance décisionnelle comme le "cas de conscience" pourrait nous le faire croire; en effet, je sais toujours déjà ce que je veux et ce que je dois; parfois la réalité, sociale comme matérielle, m' indique (i.e. moi), sous forme de sensation de malaise ou de douleur, un déséquilibre entre ces deux forces (à partir duquel je peux en supposer l'existence : Freud ne fait-il pas l'hypothèse d'une force qui maintient dans l'oubli - force qu'il nomme le refoulement - à partir de l'expérience de la résistance?).
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M
la conscience poursuit l'inconscient. tout est vrai et tout n'est pas à sa place. vouloir opposer nous oblige à s'imposer. atteindre l'inconscient signifierait être maître de soi. l'inconscient est la conscience renversée. l'homme naît inconscient. c'est parce que la base de la philosophie a débuté sur le contraste que tout philosophe réfléchirait sur ça. l'inconscient est ce que la conscience n'a pas encore découvert. nul ne peut être conscient sans qu'il ne soit inconscient. tout se suit, alors respectons la continuité. tout est mauvais et bon au dépend de nous.
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S
Je suis très satisfait de se doc élaboré car il m'a aidé à compléter mon devoir que je dois rendre la semaine prochaine. <br /> Je suis aussi sûr que ce doc vas aider d'autre personne .
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T
j'aime bien la philosophie dans le cas ou elle est la lumiere du monde et en plus elle a fait de l'homme une eclaircissement qui le differanci des annimeaux(passage de l'annimalite a l'humanite)
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S
Aucune lumière sur la nature humaine et l'homme en général ce ne sont que des artifices créé de toutes pièces pour servir de repaires et donné un sens à notre misérable existence l'être humain est parfait de sa vrai perfection a deux moment : la naissance et la mort entre les deux c'est juste une erreur ! Rien ne nous élève ou nous sépare de l'état d'animal, l'animal est bien au dessus après sa naissance et jusqu'à sa mort donc aucune lumière aucune élévation ! patauger bien dans vos balbutiements merdiques et sans intérêt !
B
l'inconscience est elle une bonne chose? à vous les amis .vos repons!
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M
bien sur, car il nous apporte des nouvelles connaissances qu'on ne savait. tout passe par l'inconscient pour devenir conscient.
S
Jador la philosophie
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S
Ss
M
J'aime bien la philosophie cet un univers autre,vraiment ça me fait voyager. Tous ces mystères,ces philosophies ...j'aimerai encore en savoir plus.
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Z
d'une fragilité déconcertante
M
J'aime bien la philosophie cet un univers autre,vraiment ça me fait voyager. Tous ces mystères,ces philosophies ...j'aimerai encore en savoir plus.
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M
J'aime bien la philosophie cet un univers autre,vraiment ça me fait voyager. Tous ces mystères,ces philosophies ...j'aimerai encore en savoir plus.
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M
J'aime bien la philosophie cet un univers autre,vraiment ça me fait voyager. Tous ces mystères,ces philosophies ...j'aimerai encore en savoir plus.
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C
Cet article explique et résume très bien ce que c'est que l'inconscient freudien ! merci beaucoup !
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J
j'aime car elle permet a l'homme de se connaitre et sur de son existence sur le terre
A
L etre conscience est ce que l etre eveille?
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D
très bien détaillé pour faciliter la compréhension aux élèves de terminales. mention bien
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A
Y<br /> V
A
Quand je pense
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A
qui parle quand je dis ''je''?
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P
Quand je dis "je" c'est "je" qui parle, c'est-à-dire le sujet doté d'une volonté qui s'attribue ses propres paroles. Dire "je" c'est rapporter à soi un contenu de pensée ou une action. Se poser comme étant l'auteur de ses pensées ou de ses actions. Mais l'hypothèse freudienne de l'existence d'un inconscient nous amène à nous demander si nous ne sommes pas dans l'illusion lorsque nous nous attribuons des désirs, des pensées ou des actions qui s'enracinent dans le ça. Est-ce encore le "je" qui parle dans ce cas là ? Ou est-ce "autre chose" qui nous serait étranger ? Dans ce cas là pour paraphraser la phrase de Rimbaud, "je [serait] un autre. mais comment alors être soi-même et un autre ? .... A toi de répondre :-)
J
bonjour, j'ai un dm de philo a faire "qui est ce qui me dit e que je dois faire", pouvez vous m'aider pour le plan s'il vous plait je vous remercie.
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J
en fait je n'arrive pas a trouver une problématique non plus .. j'ai dis que le devoir peut être une contrainte de la société, des traditions des parents etc.. mais ca vient aussi de notre conscience et de la raison .. je veux aussi parler de l'Inconscience,de Freud le moi,surmoi et ça
P
Bonjour Julie, je peux t'aider si tu me soumets une proposition. Dans ce cas là je peux t'aider à formuler ta pensée à partir des éléments dont tu disposes et qui t'ont été donnés en cours, mais je ne peux pas faire le plan à ta place. Pour cela tu peux utiliser le formulaire de contact, je pourrai te répondre directement par mail. Aline
S
La répétition insistante d'un acte pourrait le lier à son caractère inconscient (l'acte serait doué d'une force étrangère au sujet conscient) Gabriel
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P
Bergson définit les actes mécaniques, automatiques ou répétitifs comme des actes inconscients. Pour lui nul besoin de conscience pour agir dans ce cas car l'action machinale ne manifeste aucune décision ou aucun choix de la part de celui agit. l'adjectif "inconscient" ici n'a pas le même sens que le nom "Inconscient" sens que chez Freud. ici l'acte machinal est dépourvu de sens (il ne va pas dans une direction visée par le sujet, et n'a donc pas de signification, il est dépourvu de sens). pour Freud l'inconscient désigne l'ensemble des contenus qui ne parviennent pas à la conscience. Il ne sont pas dépourvu de sens, c'est au contraire parce qu'ils possèdent une signification qu'ils ne passent pas la barrière de la censure et sont refoulés.
G
Trop bien cet article
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J
j'aimela philo