Dissertation : QU'EST-CE QU'UN MAÎTRE ?

Publié le 3 Octobre 2012

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Emissions à  écouter sur les nouveaux chemins de la connaissance (France culture) : 

 

 


L'éducation en question 


link : Condorcet : une éducation républicaine

Qu’elle soit sentimentale ou spécialisée, l’éducation a pour vocation première de faire sortir l’homme, comme la plante sort de terre et comme Hamlet sort de ses gonds. Ex ducere, conduire à l’extérieur, se libérer, oui mais par qui ? et vers où ? Si l’éducation est le modelage du matériau brut qu’est l’homme, la sculpture d’un donné naturel, alors qui est l’artiste, et quel modèle copie-t-il ? Même dans les cas d’écoles les plus libertaires, l’éducateur crée des hommes à son image, guide, endigue, hisse, pousse, martèle, encourage, contraint et libère, mais toujours en vue d’un but, d’une idée, d’une direction à suivre et d’une autre à éviter. Comment alors l’éducation, déterminée à la fois par le contenu et par la forme, c'est-à-dire par la nature des connaissances qui sont transmises et par la méthode choisie pour enseigner, peut-elle vraiment accroitre la liberté ?

Comment enseigner des connaissances, des méthodes, des valeurs, tout en transmettant les outils qui permettent de les critiquer en retour? et dès lors qu’elle est nationale, l’éducation peut-elle ne pas être normative ?

 

link : Le Banquet de Platon : L'éducation est-elle sexuellemement transmissible ?

 


link : L'Emile de Rousseau :  une autre école est-elle possible ?

 

Eduquer l’homme pour qu’il reste au plus proche de sa nature, c’est un merveilleux paradoxe : car pourquoi dans ce cas ne pas laisser l’enfant être tel qu’il est, naturellement, justement ? Pourquoi maintenir la notion même d’éducation, à moins d’en faire un outil contre la culture dont elle est elle-même issue ? Et l’enfant que l’on éduque loin des autres, de manière à laisser fleurir sa singularité propre, lui rend-on vraiment service, en l’arrachant de manière irréversible peut-être à toute forme de sociabilité ? Condition nécessaire à la survie de l’homme naturelle en société, ou aliénation insidieuse et utopique, l’éducation alternative selon Rousseau fait débat, et comme tout débat, plutôt que de vouloir le trancher, mieux vaut prendre le temps d’en comprendre les enjeux, et c’est ce que nous allons faire, ce matin, en compagnie de Christophe Martin.

 

 

link : Que doivent savoir les maîtres ?

 

Après Condorcet, Platon et Rousseau, c'est-à-dire après l’instruction républicaine, l’amour comme voie d’accès au beau en soi, et l’épanouissement de soi sans les autres, c’est aujourd’hui en compagnie du philosophe Jacques Rancière que nous allons réfléchir à une éducation qui se ferait sans explication, où la compréhension ne serait autre chose qu’une traduction, et où l’apprentissage se ferait de la manière dont on apprend à parler, sans maître, en imitant, et en reproduisant spontanément. Quand le maître devient ignorant, et l’enseignement attentif aux hasards, sans méthode, ni pédagogie, que reste-t-il de l’éducation ? que reste-t-il du livre quand l’important n’est pas tant ce qu’il nous apprend, que le fait qu’il soit objet matériel, et donc accessible à tous… et si faire la peau à la vieille méthode de l’explication était la meilleure façon de réduire les inégalités à l’école ?

 

 

 

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Rédigé par Aline Louangvannasy

Publié dans #dissertations

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