Karl Popper : La falsifiabilité des sciences

Publié le 30 Novembre 2013

 

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Texte :

 

Les théories ne sont donc jamais vérifiables empiriquement (…) Toutefois j’admettrai certainement qu’un système n’est empirique ou scientifique que s’il est susceptible d’être soumis à des tests expérimentaux. Ces considérations suggèrent que c’est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d’un système qu’il faut prendre comme critère de démarcation. En d’autres termes, je n’exigerai pas d’un système scientifique qu’il puisse être choisi une fois pour toutes, dans une acception positive mais j’exigerai que sa forme logique soit telle qu’il puisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l’expérience

(La logique de la découverte scientifique, 1934)

 

 

 

Thème : la science

 

Question posée par le texte : Qu’est-ce ce qui définit la science ?

 

Thèse : Ce qui définit la science, c’est sa falsifiabilité.

 

 

 

Commentaire 

 

● A) Le critère de démarcation de la science c’est sa falsifiabilité.

 

 Les sciences mettent en évidences des lois[1] qui ne se contentent pas de dire ce qui est mais ce qui doit être. Cependant si la valeur prédictive d’une théorie est une condition nécessaire, elle n’est pas une condition suffisante pour la définir comme science. Selon Karl Popper, le critère de démarcation qui permet de distinguer les sciences des pseudos sciences c’est leur falsifiabilité. « Le critère de la scientificité d’une théorie réside  dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou encore de la tester »

 

 

Les pseudo sciences ont toujours réponse à tout. Karl Popper prend l’exemple de l’astrologie qui n’a pas de cesse de présenter des preuves fondées sur l’observation à l’appui de ses théories. Un horoscope a toutes les chances de se voir confirmer par l’expérience. Cependant le fait que ces prédictions se réalisent ne nous autorise pas à affirmer sa scientificité. Ce n’est donc pas la vérification expérimentale qui assure la scientificité d’une science mais au contraire, c’est la possibilité pour elle d’être réfutée ou infirmée par l’expérience.

 

 

 « Si ce sont des confirmations que l’on recherche, il n’est pas difficile de trouver, pour une grande majorité des théories, des confirmations ou des vérifications. Il convient de tenir compte de ces confirmations que si elles sont le résultat de prédictions qui assument un certain risque ;(…) Toute mise à l’épreuve véritable d’une théorie par des tests constitue une tentative pour en démontrer la fausseté (to falsify) ou pour la réfuter. » (Conjectures et réfutations, La croissance du savoir scientifique)

 

 

● B) La science progresse par conjectures et par réfutations.

 

Karl Popper critique la conception naïve de la science qui fige les connaissances scientifiques dans des certitudes absolues, laissant penser que la vérité scientifique établie pourrait être définitive.

 

Pour Karl Popper, une théorie n’est scientifique que si elle prend le risque d’être infirmée par un test expérimental. Par conséquent aucune théorie, même la plus parfaitement établie dans la communauté scientifique, n’est à l’abri d’une éventuelle réfutation ultérieure. Il faut donc considérer « toutes les lois ou théories comme hypothétiques ou conjecturales, c’est-à-dire comme des suppositions. ». Ce qui signifie que les nouvelles théories ne sont que des approximations meilleures que celles qui les ont précédées. Par exemple, la théorie de la relativité d’Einstein contient celle de Newton en tant qu’approximation, cette dernière englobant à son tour celles de Kepler et de Galilée. Rien ne permet de penser que la théorie de la relativité ne sera pas un jour remise en question par une théorie au pouvoir explicatif plus grand, qui l’inclura comme une simple approximation.

 

Ainsi il demeure impossible d’établir de manière indubitable la vérité d’une théorie scientifique. Nous ne pouvons que nous approcher toujours plus de la vérité.

 

 


[1] Définition : les lois scientifiques établissent entre les faits des rapports mesurables, universels et nécessaires qui autorisent la prévision.

 

 

 

 

 

 

mots clé : science, progrès des sciences, vérité, falsifiabilité, Karl Popper

Rédigé par Aline Louangvannasy

Publié dans #Explications de texte

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T
Vraiment merci beaucoup j'ai bien appris de popper.<br /> Sa theorie est exceptionnel
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V
Chemin de catastrophe<br /> <br /> Modernisation d'abord.<br /> Libéralisation ensuite.<br /> Droitisation enfin.<br /> À la bonne heure !<br /> Tout le monde sait<br /> Maintenant où mène <br /> La modernisation.<br /> À la fascisation.<br /> <br /> Mais ce n'est pas de la science !<br /> Tout à fait ! C'est le pire système :<br /> la politique systématiquement<br /> falsifiée. Comme un système<br /> anti-système.
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A
Le modernisme et le libéralisme (en tant que conception philosophique, donc que sa forme soit politique, économique ou autre) sont des idées de "gauche", de la gauche originelle. La "droite" s'oppose initialement au libéralisme, tout comme au modernisme. C'est une droite tardive qui s'est rallié au libéralisme économique et politique (certaine franges authentiquement de droite récusent modernité et libéralisme, très marginales aujourd'hui surtout en France).<br /> <br /> Autre abus, associer droitisation et fascisation est une facilité intellectuelle peu appréciable sur des sites de "philo". La caractérisation du fascisme à droite ne fait pas consensus, beaucoup d'universitaires le classe à gauche (justement parce qu'il pousse le modernisme à son paroxysme), d'autres hors de cette dichotomie gauche-droite.<br /> <br /> Il est vrai cependant que la modernisation conduit au fascisme.
W
Cela ne choque que moi ?<br /> "Toutefois j’admettrai certainement qu’un système n’est empirique ou scientifique que s’il ET susceptible d’être soumis à des tests expérimentaux"
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P
une erreur de frappe, je corrige immédiatement merci du rectificatif. On a beau lire et relire, parfois il reste des fautes d'orthographe ou de frappe (tout dépend l'interprétation qu'on leur donne). j'apprécie d'avoir des lecteurs exigeants.